jeudi 28 août 2014

Noir et blanc

Je prends toutes mes photos en couleur, et parfois en post-traitement je les passe en noir et blanc. Ça marche évidemment très bien quand les photos sont très contrastées. En fait, ça m'arrive souvent de prendre des photos aux "mauvais" horaires, entre 11h et 15h (lumière dure, ombres coupantes) (parce que je n'arrive pas à me lever tôt). Je mise alors tout sur les ombres, et le noir et blanc. Et vous ? Vous arrivez à vous lever tôt ? (Non mais sans blague, si oui comment vous faites ??) Vous vous interdisez de prendre des photos aux "mauvaises" heures ? Ou pas ?

Photos issues de mes archives.

Alpes, 2009

Vieux-Lille 2014

Logements à côté d'Euratechnologie Lille 2014

Musée La Piscine Roubaix 2014

Mur du Vieux-Lille 2014

lundi 25 août 2014

Fessy, Amar, Brihat


J’ai regardé il y a peu 3 petits documentaires sur 3 photographes français : Pierre-Jean Amar, Georges Fessy et Denis Brihat. Je les ai trouvé tellement inspirants que j’ai eu envie de partager ici quelques-unes de leurs paroles, et de vous donner envie d’aller les regarder si ce n’est pas déjà fait. Ils font chacun environ 30 mn et sont disponibles sur Youtube :




Attention, avalanche de citations à suivre, que j’ai essayé d’organiser par thèmes. Si vous faites de la photo depuis un moment déjà, vous verrez que ce sont des basiques de la pratique photo, mais précisément, ce sont des basiques donc les rappeler ne fait pas de mal, surtout lorsqu'ils sont reformulés par des photographes qui vraiment ont de la bouteille.

Notre œil propre constitue la valeur ajoutée d'une photo, par-rapport au réel

Denis Brihat voit de la poésie dans un pissenlit, cette poésie il essaye de la restituer dans ses photos :
« Je n’ai pas la vision des très grandes choses, j’ai une vision assez restrictive, restreinte, d’ailleurs un de mes amis […] m’a dit que j’avais un regard de schizophrène, qui regarde de près … et de manière très précise ».

Denis Brihat





George Fessy explique son état d'esprit lorsqu'il réalisait ses commandes de photo d'architecture :
« Je voulais aller au-delà de ce que je vois, qu’est-ce que je vais pouvoir extraire de cette chose-là… c’est une approche à la fois physique… et puis, y’a tous mes antécédents, tout ce que j’ai vu en matière de peinture …  je me suis fabriqué l’œil ». 

Georges Fessy


Pierre-Jean Amar dit quand il raconte sa décision de prendre en photo son fils  jusqu’à ses 20 ans :
« J’ai décidé de photographier mon fils et sa vie comme un photographe et pas uniquement comme un papa… c’était ça la grande difficulté… essayer d’avoir une vraie vision de ces scènes que nous partageons tous, mais que très souvent on ne photographie pas de manière pertinente ».

Pierre-Jean Amar



























Le travail, la persévérance

Denis Brihat :
« Lucien Lorelle […] m’avait donné le conseil le plus merveilleux de l’époque, c’était ‘grille du film’, en d’autres termes, c’est en forgeant qu’on devient forgeron ».

George Fessy lui parle d’une « observation forcenée », d’un « phénomène d’appropriation » du sujet, il dit du sujet « c’est ma chose et j’irais jusqu’au bout », « il y a un engagement physique, je creuse du regard ». Il dit aussi : « J’avais des prétentions qui se sont envolées par la suite » « maintenant, 50 ans après, je me sens pratiquement mûr pour faire de la bonne photo » (ça déstresse non ? )

Enfin Pierre-Jean Amar :
« La grande difficulté d’un photographe, c’est ce que disait Willy Ronis dans un très beau texte qu’il a écrit dans les années 60, il faut avoir ce que lui a appelé la vision globale, c’est à dire être capable au moment où on fait une photographie, d’être conscient de tout … voir à la fois le cadrage, la lumière, l’intérêt du sujet, l’instant décisif, éliminer en hors champ tout ce qui n’est  pas nécessaire à l’image, choisir le bon objectif, choisir la bonne position dans l’espace ».

L’importance de la peinture

Fessy est un grand amateur très éclairé de peinture «  une fois à Paris, pratiquement tous les dimanches une année ou deux, j’étais au Louvre à arpenter les galeries ». Amar a commencé par peindre. Brihat dit carrément qu’une photographie n’est ni plus ni moins qu’une peinture…

Il y a en effet de nombreux points communs entre peinture et photographie, et les peintures des grands maîtres sont un excellent moyen d’éduquer notre regard… Et, il faut les voir en vrai, car en miniature sur internet, le choc n’est… pas le même haha.

La dramaturgie du noir & blanc, la dramaturgie de la couleur

Pierre-Jean Amar
« J’aime beaucoup photographier dans des lumières plutôt dures parce que j’aime ce que crée le système d’ombre, c’est à dire des parties de l’image dans lesquelles on ne voit rien, on peut tout imaginer, en plus […] les noirs photographiques sont souvent d’une très grande force visuelle, et lorsqu’ils sont en opposition avec les grandes lumières, il y a un jeu entre les deux qui fait que visuellement, on peut avoir un choc ».

« Si en couleur on met un rouge et un vert à côté on a plus besoin de créer un jeu d’ombre, parce qu’il y a déjà une telle force entre les deux couleurs, alors que dans le N&B si on photographie du rouge et du vert ça fait du gris et puis c’est le même donc c’est pas très intéressant ».

Pierre-Jean Amar









































Et pour conclure, dernière citation :
« Quand on a la passion de la photographie, on la conserve toute sa vie, et surtout on fait des photos, même quand on n’a pas d’appareil au bout de sa main. » De Pierre-Jean Amar.

Voilà, n’hésitez pas à réagir, je n’attends que ça ^_^ !

Et, une ptite photo de ma récolte d'hier (en fait, la seule qui soit "montrable")(haha)

Wazemmes, place d'Oujda

dimanche 24 août 2014

Les gens !

Photos issues de mes archives.
Rue de Ménilmontant Paris 2008





Quelque part dans un jardin 2010






Marché de Wazemmes Lille 2014



























Aire de jeux de Wazemmes Lille 2014


























Aire de jeux de Wazemmes Lille 2014


































jeudi 21 août 2014

Faire des photos d’accord, mais de quoi ?



Ce qui m’intéresse, en photo, c’est la ville et l’architecture. Et les gens. J’ai une formation d’architecte, je ne suis pas une grande archi (ouuuula loin de là) ni même une chef de projet en archi, mais je porte l’architecture dans mon cœur. Et la ville parce qu’elle est faite en partie d’architecture, et parce que j’aime sa … densité et protéiformité (et inventer des mots).

Ce n’est pas évident de faire de la photo d’architecture, il faut comprendre le bâtiment, trouver les cadrages qui le révèleront, attendre la bonne lumière... Mais, ce n’est à mon avis pas le plus difficile : les bâtiments sont immobiles d’une, ensuite, le sujet, si tant est qu’il s’agit d’une architecture intéressante, déglingue en toute logique.

Mais ce que je voudrais, c’est faire de la photo d’architecture qui ne soit pas désincarnée. Avec de vrais gens dedans quoi ! Et le problème, c’est les gens !

La ville, c’est au contraire difficile à prendre en photo, il y a trop de tout, gens, voitures, panneaux, lieux sans qualité particulière ou au contraire trop « carte postale »…

Henri Cartier-Bresson (Dieu n°1) faisait dialoguer dans ses photos les gens avec leur environnement. C’est plus intéressant qu’une simple vue d’un bâtiment car le sujet est plus complexe et comprend le facteur humain, qui interpelle à coup sûr le  « visionneur » d’une photo. Exemple :
























Photo de Henri Cartier-Bresson

André Kertész (Dieu n°2) réussissait souvent à faire des photos de ville sans personne dedans, mais quand même frappantes et poétiques. Exemple :
























Photo de André Kertész

Comme quoi, il reste une voie si je n’arrive pas à régler le problème avec les gens… !

Qui est, ce problème… ? Plusieurs cas de figure :

Soit, on leur demande si on peut les prendre en photo. Et là, ils commencent à tchatcher, premièrement. (Mais je veux pas parler, je veux prendre une photo ! Non, ta photo sera pas dans le journal !) Deuxièmement, ils se mettent à … poser. Vachement vivant et sur le vif.

Soit, on leur demande pas, on les prend en photo sans crier gare. Mais, on ose pas trop. Donc, on les prend en photo en mode paparazzi, le zoom à fond (le mieux va jusqu’à 70, en comparaison des 1000 mm des paparazzis… marche pas).

Soit, on leur demande pas, on les prend en photo sans crier gare mais À 1 M D'EUX. Déjà, vlà la situation. Faut pas être gêné quoi. Ensuite, on s’expose à toutes sortes de réaction, du « vous voulez pas nous prendre avec mon frère là-bas ? » au « hè, vous avez pas le droit de prendre des photos ! Effacez ça de suite ! ».

Il y a un côté agressif, intrusif à prendre des inconnus en photos sur le vif, mais il faut le faire. Ecouter son instinct au préalable car lui sait souvent dire si ça passera ou pas avec la ou les personnes en question. Éventuellement leur sourire ou venir s’expliquer APRES. Ou se barrer sans état d'âme. Il faut oublier certains principes pour faire de bonnes photos haha.

Ci-dessous ma récolte d’hier. Sans personne, sauf mon ombre. Y’a du taf.