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Le plan des Rencontres d'Arles. |
Avant toute chose, je suis tombée sous le charme d’Arles, ville
de culture, gallo-romaine, littéraire, photographique. Ici le quartier de la
Roquette décerne chaque année son prix littéraire, on va manger au « Mangelire »
et acheter ses fringues vintage au « Blé en herbe ». Sur les murs,
dans les rues, des photos grand format collées. Le pied non ?
Les rencontres : 50 expositions, un très bon moyen de
découvrir la ville, de la photo en veux-tu en voilà, du conceptuel au classique
N&B en passant par la photo de propagande.
J’ai quasiment tout vu, si vous y allez l’année prochaine je
vous conseille de choisir les expos que vous allez faire au préalable ou de
prévoir une semaine sur place pour avoir le temps de tout faire tranquillement
et non à la stakhanoviste. Car, tout faire en 4 jours c’est frôler l’indigestion
photographique !
D’abord une petite sélection de ce que j’ai vu :
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Karl Blossfeld, taxinomie de végétaux |
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Okhai Ojeikere, taxinomie de coiffures nigérianes |
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Nobuyoshi Araki, photographies séquentielles
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Propagande maoïste |
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Le Pari(s) des enfants, langage et photographie |
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Katerina Jebb a scanné des arlésiennes. Mais vraiment. Scannées. |
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Jérôme Michel a développé une obsession pour les stations de pompage. |
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Olivier Sola, l'esthétisme des portes de camion |
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Adrien Pezennec, Auschwitz en N&B |
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Vic Muniz, collages de cartes postales. |
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Les portraits de David Bailey |
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Les ateliers SNCF, gros gros morceau des Rencontres. |
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Mélanie Bonajo s'est selfisée à chaque fois qu'elle pleurait. (WTF non ? Ah non ?) |
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Patrick Willocq et ses Walés, fun et beau. |
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Will Steacy, la salle de rédac et l'imprimerie du Philadelphia Inquirer. |
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Les natures mortes / archives de lieux en fin de vie d'Ilit Azoulay. |
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La Corée des années 1950 par Youngsoo Han. |
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Chema Madoz, mon préféré. |
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Mitch Epstein et les arbres monumentaux de New-York. |
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Nadav Kander. Mon préféré bis. |
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Et enfin Lucien Clergue, le fondateur des Rencontres. |
Ensuite, ce que j’ai préféré :
Denis Rouvre, Identités,
territoires de l’intime
Denis Rouvre a rencontré des Français, de tous âges et
origines, leur a demandé ce que signifiait pour eux d’être français. Il
restitue ces rencontres au travers d’un dispositif mêlant le son et l’image. Le
portrait est projeté sur une toile, les paroles de la personne accompagnent
chaque portrait.
Le dispositif est terriblement fort. Plongé dans le noir,
les visages, contrastés, s’imposent à nous. Les paroles, choisies, résonnent.
On en ressort tourneboulés par ces rencontres (plus de 80 portraits) et, 7 ans
après la création du ministère de l’identité nationale, empli de questionnement
sur ce qu’est l’identité, ce qu’est la nation, et le rapport entre les deux.
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Denis Rouvre, Identités, territoires de l'intime |
Vic Muniz, Album
Vic Muniz n’est pas vraiment un photographe. Il utilise la
photographie pour rendre compte de son travail. Dans Album, il reconstitue par collage des scènes qu’on pourrait trouver
dans n’importe quel album photo de nos parents ou grands-parents, avec comme
matériau de base d’anciennes photographies familiales.
L’expression est puissante, elle m’a fait pensé à
l’impressionnisme _ ce n’est pas réaliste, mais très vivant, on sent la scène.
Et, le jeu de mise en abyme, la réflexion induite sur la révolution numérique
rendent chaque image, déjà très riche visuellement, riche de significations.
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Vic Muniz, Album |
Chema Madoz, Angle
de réflexion
Chema Madoz détourne dans ses natures mortes les objets du
quotidien. La composition, la lumière, le graphisme sont impeccables. Les
photos ne sont pas truquées, ce sont les éléments qu’il photographie qui le
sont. On n’est pas loin du dadaïsme et du surréalisme.
J’ai été frappée par la qualité esthétique de ses photos. Et,
par leur sens. Chema Madoz fout un bordel monstre dans les cadres conceptuels
de notre représentation du monde.
J’ai vraiment aimé ce travail car à mes yeux il pousse à
l’extrême ce qui doit être présent dans toute bonne photo, à mon avis : un
regard propre du photographe sur le réel. Que le spectateur n’a pas, et duquel
il se trouve du coup enrichi.
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Chema Madoz, Angle de réflexion |
Nadav Kander, Dust
Nadav Kander a photographié deux zones militaires
désaffectées de l’ex-URSS, compteur Geiger en poche.
L’esthétique de ses photos magnifie ces ruines. Tous les
paramètres de la photo (cadrage, exposition, etc) servent un rendu très
poétique, doux, presque onirique.
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Nadav Kander, Dust |
Kechun Zhang, Le
fleuve jaune qui jaillit vers le nord en grondant
Kechuan Zhang expose un travail sur le fleuve jaune en
Chine. Il s’agit du fleuve mère de la Chine, lourds de légende, et mis à mal
par l’activité humaine. Les photos de Zhang sont très poétiques, montrent le
rapport toujours fort de l’homme au fleuve et, par là, sont empreintes
d’optimisme.
C’est encore la douce beauté des photos qui m’a attiré.
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Kechuan Zhang, Le fleuve jaune |
Bon, mes photos d’Arles, maintenant :
Vous avez fait des expos photo récemment ?
Vous avez envie d'aller aux Rencontres d'Arles l'année prochaine ?
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